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Manifestations étudiantes, votes de reconduction et demandes d'injonction

Des étudiants manifestent devant l'édifice de la Banque Nationale à Montréal le 11 avril 2012.

Des étudiants manifestent devant l'édifice de la Banque Nationale à Montréal le 11 avril 2012.

Radio-Canada

Tandis que les manifestations d'étudiants se poursuivent au Québec, des votes de reconduction de la grève montrent aussi l'existence de certaines tensions et gestes d'opposition au mouvement contre la hausse des droits de scolarité.

Ainsi, le vote qui avait lieu mercredi à l'Université du Québec en Outaouais (UQO) sur l'opportunité de poursuivre la grève pourrait avoir des conséquences juridiques. Les membres de l'Association générale des étudiants de l'établissement ont voté à 570 contre 425(57 %) pour la grève, soit un peu plus que les votes précédents (53 % et 54 %).

Un groupe d'une cinquantaine d'étudiants doit maintenant déposer une demande d'injonction en Cour supérieure, jeudi, pour forcer l'établissement à donner ses cours. Ces étudiants disent subir un préjudice important depuis que la direction de l'Université a décidé de suspendre les cours à la fin mars.

Toujours à l'UQO, des étudiants ont déposé une plainte contre des professeurs qui continuent de donner leurs cours par Internet, malgré l'avis de suspension décrété par le recteur, il y a une semaine. Le vice-recteur de l'UQO a demandé aux professeurs fautifs de cesser cette pratique, tant que la grève n'est pas terminée.

Une grande manifestation est prévue jeudi devant le cégep de Valleyfield, en Montérégie, où la direction, invoquant le règlement pédagogique, a annoncé que les cours reprendraient malgré le vote des étudiants pour la poursuite de la grève. C'est la Coalition large de l'Association pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE) qui a lancé l'appel à manifester, parce qu'elle voyait dans le geste de la direction du cégep une tentative de briser la grève.

Droits de scolarité au Québec : un débat de société

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Un graffiti inspiré par le conflit étudiant dans le Quartier des spectacles, à Montréal

À Québec, un deuxième étudiant de l'Université Laval s'adressera aux tribunaux, jeudi, pour obtenir une injonction qui lui permettrait de retourner en classe. Un autre étudiant qui avait obtenu une injonction provisoire semblable doit aussi revenir en Cour supérieure pour savoir si elle sera reconduite.

Depuis le début de la semaine, les étudiants du cégep de Matane, du Collège d'Alma, de l'Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue et des milliers d'autres aux 2e et 3e cycles de l'Université Laval à Québec ont repris les cours.

Plusieurs associations étudiantes ont voté pour une reconduction de la grève : les étudiants des collèges Montmorency et de Maisonneuve, du cégep André-Laurendeau, du cégep de Sherbrooke ainsi que de plusieurs départements et facultés des Universités de Montréal et de Sherbrooke.

Le syndicat des infirmières s'en mêle

La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec estime que les hôpitaux pourraient manquer de personnel cet été si la grève étudiante perdure.

La présidente du syndicat représentant les infirmières et d'autres professionnels de la santé, Régine Laurent, exhorte le gouvernement Charest à régler ce dossier rapidement, pour éviter une pénurie de centaines de finissants et d'externes.

De leur côté, les établissements de santé et de services sociaux croient également que l'impasse entre les étudiants et le gouvernement pourrait affecter la gestion des effectifs.

D'autres manifestations

Une douzaine de marches d'étudiants ont eu lieu mercredi à Montréal. En soirée, les opposants à la hausse de 1625 $ sur cinq ans des droits de scolarité décrétée par le gouvernement de Jean Charest étaient réunis au parc Émilie-Gamelin, au centre-ville.

En matinée, le groupe d'intervention tactique de la police de Montréal est intervenu pour déloger quelque 200 étudiants qui bloquaient tous les accès au siège social de la Banque Nationale, rue de la Gauchetière.

Une bousculade a eu lieu devant la tour de la Banque Nationale à Montréal.

Une bousculade a eu lieu devant la tour de la Banque Nationale à Montréal.

Les manifestants ont pris quelques minutes avant d'obtempérer, mais se sont finalement dispersés après que la police eut utilisé des irritants chimiques pour parvenir à ses fins. Ceux qui refusaient de se disperser après en avoir reçu l'ordre étaient susceptibles d'être interpellés. Un homme de 23 ans a été arrêté pour voies de fait contre un policier.

Quelques minutes avant l'intervention de la police, un travailleur qui tentait d'entrer au siège social de la Banque Nationale et quelques grévistes se sont bousculés. L'homme, qui en a perdu ses lunettes, n'a pas pu entrer.

La manifestation, qui a débuté vers 7 h 30, aurait pu avoir des conséquences graves pour une femme qui s'est blessée à la tête au 11e étage : appelée sur les lieux, Urgences-santé a mis 30 minutes pour se rendre sur place. Ce retard n'aurait finalement pas eu de conséquence fâcheuse.

Un porte-parole de la police de Montréal, Daniel Lacoursière, laisse entendre que cette affaire a précipité l'intervention policière. « Lorsque les policiers faisaient leurs manoeuvres face à l'édifice, il y a une dame à l'intérieur qui a eu un malaise. [...] Urgences-santé n'a pas pu intervenir immédiatement, car tous les accès à l'immeuble étaient bloqués. Donc c'était important pour nous de libérer rapidement la façade de l'immeuble pour qu'Urgences-santé puisse prendre en charge la dame qui était tombée à l'extérieur ».

Trois manifestations illégales en moins d'un mois

C'est la troisième fois en moins d'un mois que la police de Montréal déclare une manifestation illégale. Elle avait fait de même lors de la manifestation contre la brutalité policière, tenue au centre-ville le 15 mars dernier, et lors d'une précédente manifestation étudiante, le 4 avril.

L'Association canadienne des libertés civiles, le comité légal de la CLASSE et certaines des 239 personnes arrêtées le 15 mars prévoyaient d'ailleurs contester les contraventions en cour municipale.

Ils arguent que les contraventions données en vertu de l'article 500.1 du Code de la sécurité routière violent la protection fondamentale accordée à la liberté d'expression et à la liberté d'association par les chartes canadienne et québécoise.

À Québec, une soixantaine d'étudiants ont aussi brièvement occupé les locaux d'une succursale de la Banque CIBC et d'une succursale de la Banque Nationale en matinée.

Autre manifestation au square Victoria

Au square Victoria, à quelques dizaines de mètres à peine du siège social de la Banque Nationale, d'autres étudiants en grève ont tenu un « marathon de revendication » de 12 heures.

Depuis le début de la grève, plusieurs des marches organisées dans la métropole se sont soldées par des tentatives d'occupation ou de blocage, visant diverses cibles économiques, comme le port de Montréal, ou politiques, comme le ministère de l'Éducation.

Selon la CLASSE, environ 178 000 étudiants québécois étaient toujours en grève mercredi dans l'ensemble de la province.

La ministre veut que les cours soient donnés

La ministre de l'Éducation du Québec, Line Beauchamp, demande de son côté aux cégeps et aux universités d'offrir leurs cours normalement, peu importe que les étudiants y assistent ou non.

Dans une conférence de presse tenue mercredi avant-midi, les fédérations étudiantes universitaire et collégiale du Québec ont pour leur part fait valoir que le réseau universitaire du Québec peut trouver en son sein la marge de manoeuvre nécessaire pour assurer son financement sans qu'une hausse des droits soit imposée aux étudiants.

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