Journée de grève historique
Plus d’un étudiant québécois sur deux est en grève aujourd’hui, alors que se déroulera une manifestation qualifiée d’« historique » par les associations étudiantes.
Au total, 300 000 cégépiens et universitaires sont en débrayage, une première dans l’histoire du Québec, selon les associations étudiantes.
À cela s’ajoutent près de 5 000 élèves du secondaire, essentiellement de la région de Montréal, qui boycottent leurs cours aujourd’hui en guise de solidarité.
« C’est un sommet jamais inégalé. On attend quelques dizaines de milliers d’étudiants pour la manifestation nationale et il n’est pas exclu que l’on franchisse le cap des 100 000 manifestants, atteint en 2005 lors des protestations contre les coupures dans le programme des prêts et bourses », affirme Gabriel Nadeau-Dubois, porte-parole de la Coalition large pour une solidarité étudiante (CLASSE).
« On ne veut pas violence »
Avec un nombre aussi important de manifestants attendus, les risques de débordement ou de situations de violence sont élevés, admettent les associations étudiantes, qui ont chacune mis sur pied une équipe de sécurité.
« Seulement à la Fédération étudiante universitaire du Québec, ce sont plus de 80 étudiants qui veilleront au bon déroulement de la manifestation », explique la présidente de la FEUQ, Martine Desjardins.
« On essaie de prévenir les débordements. Avec autant de monde dans la rue, notre message sera encore plus fort si nous demeurons pacifiques. »
Du côté de la CLASSE, on compte toutefois ne pas « s’interposer » si la situation dégénère.
« On sent déjà un esprit de confrontation entre les policiers et les étudiants. On ne veut pas que ce climat soit transposé au sein des étudiants », lance M. Nadeau-Dubois.
Une journée comme les autres
Pendant que des milliers d’étudiants défileront dans les rues de Montréal, plusieurs autres seront présents comme d’habitude sur les bancs d’école.
« On a tendance à oublier que des milliers d’étudiants ne sont pas en grève », se désole le porte-parole du Mouvement des étudiants socialement responsables du Québec (MERSQ), Simon Talbot.
« C’est sûr que c’est impressionnant de voir autant d’étudiants dans la rue, mais il faut relativiser les choses. Près de 40 % des étudiants seront en classe aujourd’hui », indique-t-il.
Le MESRQ compte d’ailleurs se faire entendre aujourd’hui, lors d’une initiative gardée secrète jusqu’à maintenant.
« Nous ne sommes pas en faveur des grosses manifestations qui dégénèrent toujours en confrontation avec les policiers, dit à ce sujet M. Talbot. Notre action sera de petite envergure. »